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L’Affaire Crainquebille - Anatole France

France affaire 1
 
L’Affaire Crainquebille - Anatole France
 
Superbe ouvrage illustré.
 
Ce livre comporte une table des matières dynamique.
Il est parfaitement mis en page pour une lecture sur liseuse électronique.
 
Anatole France (1844 - 1924) est un écrivain français, considéré comme l’un des plus grands de l'époque de la Troisième République, dont il a également été un des plus importants critiques littéraires.
 
Il devient une des consciences les plus significatives de son temps en s’engageant en faveur de nombreuses causes sociales et politiques du début du XXe siècle.
 
L’Affaire Crainquebille est une longue nouvelle d'Anatole France, parue en 1901, avec des illustrations de Steinlen.
L'œuvre est une critique d'une institution judiciaire aveugle et inhumaine qui pousse les pauvres gens au crime en multipliant les injustices.
 
Résumé :
 
Crainquebille, un marchand de quatre-saisons très estimé dans son quartier, est un jour condamné à une peine de prison pour avoir soi-disant insulté un agent de police lors d'une discussion un peu vive avec une cliente. À sa sortie, le pauvre homme est aigri. Il se met à boire, délaisse sa clientèle et finit par tenter de retourner derrière les barreaux. Sa vie connaît pourtant une embellie lorsque son destin croise celui d'un gamin de la rue Mouffetard.
 
Extrait :
 
La majesté de la justice réside tout entière dans chaque sentence rendue par le juge au nom du peuple souverain. Jérôme Crainquebille, marchand ambulant, connut combien la loi est auguste, quand il fut traduit en police correctionnelle pour outrage à un agent de la force publique. Ayant pris place, dans la salle magnifique et sombre, sur le banc des accusés, il vit les juges, les greffiers, les avocats en robe, l’huissier portant la chaîne, les gendarmes et, derrière une cloison, les têtes nues des spectateurs
silencieux. Et il se vit lui-même assis sur un siège élevé, comme si, de paraître devant des magistrats, l’accusé lui-même en recevait un funeste honneur. Au fond de la salle, entre les deux assesseurs, M. le président Bourriche siégeait. Les palmes d’officier d’académie étaient attachées sur sa poitrine.
 
Un buste de la République et un Christ en croix surmontaient le prétoire, en sorte que toutes les lois divines et humaines étaient suspendues sur la tête de Crainquebille. Il en conçut une juste terreur. N’ayant point l’esprit philosophique, il ne se demanda pas ce que voulaient dire ce buste et ce crucifix et il ne rechercha pas si Jésus et Marianne, au Palais, s’accordaient ensemble. C’était pourtant matière à réflexion, car enfin la doctrine pontificale et le droit canon sont opposés, sur bien des points, à la Constitution de la République et au Code civil. Les Décrétales n’ont point été abolies, qu’on sache. L’Église du Christ enseigne comme autrefois que seuls sont légitimes les pouvoirs auxquels elle a donné l’investiture. Or, la République française prétend encore ne pas relever de la puissance pontificale. Crainquebille pouvait dire avec quelque raison :
 
— Messieurs les juges, le Président Loubet n’étant pas oint, ce Christ, pendu sur vos têtes, vous récuse par l’organe des Conciles et des Papes. Ou il est ici pour vous rappeler les droits de l’Église, qui infirment les vôtres, ou sa présence n’a aucune signification raisonnable.
 
     À quoi le président Bourriche aurait peut-être répondu :
— Inculpé Crainquebille, les rois de France ont toujours été brouillés avec le Pape. Guillaume de Nogaret fut excommunié et ne se démit pas de ses charges pour si peu. Le Christ du prétoire n’est pas le Christ de Grégoire VII et de Boniface VIII. C’est, si vous voulez, le Christ de l’Évangile, qui ne savait pas un mot de droit canon et n’avait jamais entendu parler des sacrées Décrétales...
 
 
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