Construire un feu - Jack London
Ce livre comporte une table des matières dynamique.
Il est parfaitement mis en page pour une lecture sur liseuse électronique.
Jack London (1876 - 1916), né John Griffith Chaney, est un écrivain américain dont les thèmes de prédilection sont l'aventure et la nature sauvage.
Construire un feu est un roman paru en France en 1929.
Résumé :
En hiver, par une journée sans nuage, un homme marche dans la neige, seulement accompagné d'un chien ; ce soir, il retrouvera ses compagnons qui empruntent un autre itinéraire. C'est son premier hiver au Klondike et aujourd'hui il est surpris par l'intensité du froid. Il sait que la rivière est complètement gelée même si elle peut cacher des pièges mortels. Lorsqu'il s'arrête pour déjeuner, le froid l'oblige à construire un feu. Quand il reprend sa route, le chien semble hésiter à abandonner la chaleur du foyer créé par l'homme. Soudain la glace casse sous ses pas. Seuls ses pieds sont mouillés, mais l'homme sait qu'il doit immédiatement agir pour les sauver du froid. Méthodiquement, il construit un second feu et commence à se réchauffer, fier de s'être sauvé tout seul. Malheureusement, par inexpérience, il s'est installé sous un arbre couvert de neige qui dégringole soudain et éteint son feu...
Extrait :
Maintenant c’était la fin.
Subienkow, le Polonais, après avoir, depuis Varsovie et la Sibérie, suivi une longue piste d’amertume et d’horreur, et comme le ramier qui tend à tire-d’aile vers son colombier, avoir sans cesse, du regard, fixé dans sa course les capitales salvatrices de l’Europe civilisée, s’était écrasé sur le sol, plus loin que jamais de son but, dans ce coin perdu du monde polaire.
Ici, dans l’Amérique du Nord, la piste cessait. Il était accroupi dans la neige, les bras liés derrière le dos, dans l’attente de la torture. Il fixait du regard un énorme Cosaque, couché devant lui la face sur la neige. Les hommes avaient terminé avec le géant, qu’ils venaient de repasser aux femmes. Et les hurlements de la victime attestaient que, pour le raffinement de la souffrance, les femmes dépassaient les hommes.
Subienkow contemplait la scène et frémissait. Ce n’était pas qu’il craignît de mourir. Trop longtemps la vie lui avait été à charge, au cours de son long calvaire, pour que la pensée de la mort le fit trembler. Mais contre la torture il se révoltait. Elle était une insulte à sa dignité d’homme. Une insulte, non pas seulement par la douleur qu’il lui faudrait endurer, mais aussi par l’ignominieux spectacle que la douleur ferait de lui.
Il savait qu’il prierait et supplierait ses bourreaux, qu’il mendierait sa grâce, tout comme le gros Ivan, couché là, et tous les autres qui l’avaient précédé.
Voilà qui ne serait pas beau ! Passer bravement de vie à trépas, élégamment, avec un sourire et une plaisanterie au coin de la lèvre, ah ! cela était la bonne manière. Ce qui était révoltant et terrible, c’était de sentir tout son être s’abandonner, de voir son âme chavirer dans les affres de la chair, et de baragouiner, comme un singe, des cris perçants.
Table des Matières :
La Face perdue
Une mission de confiance
Construire un feu
Ce « Spot »
Braise d’or
Comment disparut O’Brien
L’Esprit de Porportuk
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