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Mémoires de Thérésa - Emma Valladon

Valladon memoires
 
Mémoires de Thérésa écrits par elle-même - Emma Valladon
 
Ce livre comporte une table des matières dynamique.
Il est parfaitement mis en page pour une lecture sur liseuse électronique.
 
Emma Valladon (1837 - 1913), dite Thérésa, est une chanteuse de cabaret française. Surnommée par certains « la muse de la voyoucratie » et « la diva du ruisseau » en raison de ses origines modestes, elle est considérée comme l'une des artistes à qui l'on doit la naissance de l'Industrie du spectacle en France.
 
En 1893, à 56 ans et fort riche, elle fait ses adieux à la scène au Théâtre de la Gaîté, avant de chanter une dernière fois au cabaret du Chat Noir l'année suivante.
 
Aucun enregistrement n'existe de la voix de cette artiste qui a révolutionné la chanson française et à qui l'on doit la naissance de l'industrie du spectacle en France : elle fut l'une des premières chanteuse à générer une agitation médiatique autour d'elle, a écrit ses mémoires et fut l'objet de rivalités entre producteurs, ce qui lui permit d'empocher des cachets mirifiques.
 
Mémoires de Thérésa est une œuvre de Emma Valladon, publiée en 1865 (Paris : E. Dentu).
 
Extrait :
 
Je suis une enfant de Paris ; la cité Riverin, rue de Bondy, fut mon berceau.
Ma mère était une brave femme du peuple qui ne connaissait de l’humanité que son pauvre ménage. Tout ce qui était en dehors des quatre murs de notre obscur logement ne l’intéressait guère.
 
Mon père, un humble musicien, s’en allait jouer du violon dans tous les bals où il trouvait du pain pour sa famille.
Sa plus grande joie était de m’entendre chanter les airs qu’il jouait sur son violon et qu’il me faisait répéter pendant des heures entières.
Il est vrai que je ne lui donnais pas beaucoup de travail, car il suffisait qu’il me jouât trois ou quatre fois le même air pour que je le retinsse.
 
À l’âge de trois ans, je savais par cœur toutes les chansonnettes à la mode. Je les fredonnais soit dans la cour de la cité, soit dans l’escalier de la maison.
Les voisins m’avaient prise en grande affection ; on m’invitait à dîner dans toutes les mansardes du voisinage, et au dessert, la petite chanteuse — c’est ainsi qu’on m’appelait déjà — disait, de sa petite voix flûtée, les chansons qui couraient les rues.
 
J’avais sept ans à peine, et je chantais comme d’habitude dans la cour, quand un monsieur, qui semblait trouver un plaisir extrême à m’entendre roucouler, me dit :
— Qu’est-ce qui t’apprend ces jolies chansons ?
— C’est mon père.
— Ah ! et que fait-il ton père, est-il ouvrier ?
— Non, monsieur, répondis-je avec fierté, il est artiste !
À ces mots, dits avec un certain orgueil, l’étranger sourit.
En ce moment mon père survint ; je courus à lui.
— Ah ! c’est vous qui êtes le père de la petite ? lui dit l’étranger...
 
 
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